Introduction
La confidentialité fait partie de l’essence même de la société anonyme – ce n’est pas un hasard si, en français, elle s’appelle Société Anonyme. Les actionnaires et la société ont un intérêt légitime à ce que les participations ne soient pas accessibles au public. Une violation de cette confidentialité peut décourager les investisseurs, créer des désavantages stratégiques et nuire à la confiance dans la société. C’est précisément ce qui peut arriver si l’on choisit la mauvaise forme d’augmentation de capital.
En effet, lorsque l’augmentation de capital est réalisée par compensation d’un prêt, la loi exige expressément que le nom du créancier, le montant compensé et les actions attribuées soient mentionnés dans les statuts (art. 650 al. 2 ch. 5 CO). Ces statuts étant publics, la société perd le contrôle sur la confidentialité de sa structure actionnariale.
Ci-dessous, nous expliquons les conséquences selon la forme d’augmentation choisie – et comment bien structurer un prêt convertible pour préserver la confidentialité des actionnaires.
1. Augmentation ordinaire du capital : l’obligation totale de divulgation
Dans une augmentation ordinaire du capital, l’assemblée générale décide une augmentation immédiate du capital-actions. Si celle-ci est réalisée par compensation d’un prêt, les statuts et l’acte notarié doivent mentionner (art. 634a al. 3 CO en lien avec art. 650 al. 2 ch. 5 CO) :
- le nom du créancier,
 - le montant compensé,
 - et les actions attribuées.
 
Ces informations sont consultables pendant au moins dix ans (art. 634a al. 3 CO, art. 936 al. 2 CO). Résultat : l’identité des investisseurs devient publique, ce qui va à l’encontre du besoin légitime de confidentialité. Pour les sociétés s’appuyant sur des investisseurs discrets, family offices ou partenaires stratégiques, cette transparence forcée peut représenter un risque considérable. De même, le prêteur se trouve exposé au regard du public, qui peut aisément estimer son engagement financier et sa participation dans la société.
2. Capital autorisé : flexible, mais pas anonyme
Le capital autorisé (art. 653s–653v CO) permet au conseil d’administration d’augmenter ou de réduire le capital dans une certaine marge, sans nouvelle décision de l’assemblée générale. Mais en cas de compensation d’un prêt convertible (CLA), cette flexibilité est neutralisée par les mêmes obligations de transparence que dans une augmentation ordinaire.
Ainsi, les statuts doivent indiquer :
- le montant de la créance compensée,
 - le nom du créancier,
 - et les actions attribuées.
 
Cette obligation rend le capital autorisé inadapté si la société souhaite préserver la discrétion et la vie privée de ses actionnaires.
3. Capital conditionnel : la solution intelligente pour les prêts convertibles
Avec le capital conditionnel (art. 653a–653i CO), l’assemblée générale crée à l’avance une base légale pour des augmentations futures – par exemple, pour servir les droits de conversion de prêts convertibles ou les options d’actions pour collaborateurs. Lorsqu’un droit de conversion est exercé, le capital-actions augmente automatiquement, la créance étant compensée avec l’obligation de libération.
Selon la pratique actuelle de l’Office fédéral du registre du commerce (EHRA, Communication pratique 1/2024, ch. 3.2), aucune divulgation séparée de la compensation n’est requise. Les statuts n’ont pas à mentionner le créancier, le montant ou les actions attribuées. La compensation est considérée comme inhérente au système.
Pour garantir qu’une conversion de prêt convertible (CLA) s’effectue en conformité avec la loi et sans mention des investisseurs, de leurs montants investis ni des actions reçues dans les statuts, il est recommandé d’ajouter une disposition relative au capital conditionnel dans les statuts avant même l’octroi du prêt. C’est la seule manière d’assurer la confidentialité de la société et de ses actionnaires – conformément au principe de la Société Anonyme. Agir trop tard, c’est prendre le risque que les noms des investisseurs et le montant de leurs participations deviennent accessibles au public.
4. Conclusion : avec Konsento, une augmentation de capital confidentielle
Qu’il s’agisse d’une augmentation ordinaire, d’un capital autorisé ou d’un capital conditionnel, Konsento soutient toutes les formes d’augmentation de capital de manière numérique, efficace et juridiquement sûre.
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